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  • Cécile

Mon carnet de bord au fil du temps...

Chronique de juin 2016 :



Chers tous,


Vous avez bien « travaillé », le savez-vous ?

Toutes vos chaleureuses pensées, vos prières, vos bonnes ondes… tout est arrivé à bon port et m’a transportée de vie, a illuminé notre journée à tous.

Le mariage s’est très bien passé, notre fille et son mari ont été lumineux, heureux. C’était magnifique à voir, recevoir. Ils démarrent leur vie de couple marié avec de bonnes racines.


De mon côté, je suis passée par quelques étapes bousculantes, par exemple :

- Une nuit noire : Un mariage parle d’avenir mais… et le mien ? Quel sera-t-il ? Avec eux, sans eux ?

- Savoir me contenter de peu : je n’ai pas pu dire bonjour à chacun ? Dommage mais en fait pas si vital.

- Un abandon à la réalité de mon état : juste après la messe comme après le repas, impossible de tenir debout, obligée de quitter mes convives pour aller me ressourcer dans mon lit… et revenir au moment des discours presque en pleine forme. Merci la récupération.


Finalement que retenir ? La joie de ce nouveau couple dans le monde. L’excellente ambiance entre les invités, les discours des papas, des frères et sœurs, des amis…

Mais surtout le merveilleux cadeau que nous a fait la vie : j’y étais !!!

Notre famille y était, au complet… ouf.


Maintenant, nouvelle étape avant le mariage de notre seconde, début octobre 2016.

Mon sang est à 8 d’hémoglobine, je suis fatiguée non stop. Je vais être un peu désagréable mais ceux qui n’ont jamais eu 8 d’hémoglobine et qui ne travaillent pas dans le médical, je crois que vous ne pouvez imaginer l’effet que cela fait.

Je vais donc recevoir, à nouveau, du sang la semaine prochaine. A moins d’un miracle d’ici là. Puis reprise de chimio car, à l’examen clinique, on sent bien que la masse du pancréas grossit. Cette fois, je vais commencer par une toute petite dose puis on avisera en fonction de la réaction de mon corps.

Ouf… merci docteur, vous ne commencez plus par m’abattre mais par voir comment mon fragile véhicule humain réagit.


Je vous embrasse chacune, chacun en vous remerciant de votre soutien si fidèle qui me transporte de mutation en mutation.


Cécile

Chronique de mai 2016 :

S’abandonner dans les mains de Dieu

C'est si rare un être qui s'abandonne!

que Dieu doit s'en émerveiller, comme d'un perce-neige en août, d'un edelweiss dans la plaine.

La perfection de l'homme, c'est l'abandon.

Sentir se dénouer dans sa main les raideurs, fondre les craintes, s'adoucir l'impatience.

Un paradis nouveau s'est entrouvert sur celui qui entre en abandon comme on entre en amour.

Tu ne peux davantage glorifier Dieu qu'en t'abandonnant.

Ferais-tu des merveilles, cela serait moindre à ses yeux que la douceur de ton âme qui se livre.

Quand Dieu rencontre un être parfaitement abandonné, Il en fait une source pour le monde.

Viennent y boire les hommes de toutes générations.

Le monde a soif ! Deviens source……..

Quelle étrange chose que l'homme, si assoiffé de tendresse et qui résiste à celle de son Dieu.........

S’abandonner dans les mains de Dieu

auteur inconnu.

13 mai 2016

A toi mon cher lecteur,

A toi ma chère lectrice,

Toi qui as pris sur ton précieux temps pour me rejoindre, après ma news d’avril, sois en remercié. Sache que tes mots, confiés aux ondes, ont chanté dans mon cœur. J’ai senti la belle humanité circuler entre nous, elle m’aide à garder quelques gouttes de confiance dans ce rude chemin.

Tu sais certainement que j’aime répondre individuellement aux mots reçus mais, ce mois-ci, il me faut te partager mon incapacité à le faire.

Trop de fatigue, trop d’événements médicaux.

Une chute qui m’a fêlé une côte,

Une autre chute… celle de l’hémoglobine qui m’a valu de recevoir 2 culots de sang cette semaine. De plus, ayant beaucoup d’air dans le ventre, ma vie se complique.

Enfin, je démarre un nouveau protocole de chimio. Ceci, on le sait, n’est pas anodin car le corps doit s’y adapter. Au début il « râle » !

Bref le moral est fluctuant mais je suis toujours bien vivante !

En ce week-end de pentecôte, je te propose, comme l’avait proposé mon mari l’année dernière, de te mettre en lien de pensée, de prière, de Vie… avec et pour moi mais aussi pour tous les « malades » que nous connaissons.

.

Appelons à l’aide le Souffle de Vie, le Divin. Je me confie à Son Mystère et en même temps j’espère tant retrouver la santé.

J’ai déjà expérimenté un corps qui « ressuscite », j’en ai de nouveau besoin.

Encore une fois, si tu m’as écris, sache que je suis désolée de ne pouvoir te rejoindre individuellement.

Merci pour ton affection qui active mes cellules saines.

Rendez-vous en ce dimanche de pentecôte, vers midi, en communion de prière.

Oui, si le Divin ne te fait pas reculer, rejoignons Le ensemble.

Je t’embrasse de toute mon amitié et ma tendresse.

Cécile

10 mars 2016



C’est doux de te rejoindre lecteur.

La 3ème cure de cette nouvelle tranche de chimiothérapie est en train de passer dans mon sang via le PAC.

Mon sang n’étant pas au top, je ne reçois « que » 75% de la dose totale, jusqu’à maintenant j’en avais toujours reçu 100%.

Est-ce pour cela que, jusqu'ici, les effets secondaires sont moindres ? En tous les cas, c’est une bonne surprise.


Ma fatigue, due à un mauvais taux d'hémoglobine et au traitement, est grande. Alors que se passe-t-il dans ce cas-là ?


Un enjeu majeur et qui peut nous concerner tous.


La déprime cherche à profiter de ma fatigue pour se faufiler dans mon âme. Et quand elle y arrive, cela fait mal.


Alors, je reste très vigilante à séparer ces 2 faux amis : fatigue et coups de déprime. Ils s’aiment très fort ces 2 là, l’un appelle l’autre et inversement, alors, avec force et fermeté, je les sépare autant que faire se peut !

En effet, la fatigue devient tellement plus lourde, plus triste, quand la déprime s’en mêle en me soufflant à l'oreille : « c’est dur, j’en ai assez, ma route est violente, je suis bloquée, j’ai perdu ma liberté, je ne sais même plus conduire… etc ».

Et c'est bien plus vivant quand je me dis : « Cécile tu es fatiguée, tu sais pourquoi, alors ne laisse pas la déprime t’envahir ».


Par exemple, je me pose dans mon lit, dans un fauteuil, je regarde la nature devant moi,le sourire de mon fils, une jolie fleur, je pense à ma famille, mes amis, vous tous, je m’émerveille et petit à petit je sens que la déprime, qui voulait faire son nid en moi, s’éloigne… elle a perdu la partie. Ouf !

D'autres fois, je me répète : "tu le sais que cette fatigue est l’effet secondaire le plus grand chez toi, alors n’y résiste pas, laisse-toi plonger dans le repos, dans le divin, tout en chassant l'intrus".


Je suis assez fière de moi, je vous l’avoue… car j’y arrive plus souvent que je ne l’aurais imaginé et la vie devient tellement plus belle !

Fatiguée oui, mais émerveillée aussi, attentive, réceptive, vivante.


Je te joins, ci-dessus, une photo où je respire un des 2 arbres de mon jardin qui me ressourcent tant. Je les rejoins plutôt le matin. L’arbre est un enseignant de force, de longévité, de patience, de cycle mort-résurrection.


Bonne réflexion à ceux qui se retrouvent dans mon écrit.

je vous embrasse tous,

Cécile



4 mars :


Conseil, message du chanteur "grand corps malade" :


"J’ai pas les phrases miracles qui pourraient soulager ta peine,

Aucune formule magique parmi ces mots qui saignent,

Je n’ai trouvé que ma présence pour t’aider à souffrir

et constater dans le silence que ta tristesse

m’a fait grandir"

grand corps malade






19 février

Ce matin je vais me secouer un peu pour aller humer l’air froid et regarder le soleil jouer avec la nature.

La chimio c’était la semaine dernière… et la semaine prochaine.

Pour l’instant, aujourd’hui est un nouveau jour et comme me le rappelle Winnie l’ourson, c’est mon jour préféré.


Quoique… je n’arrive pas toujours à avoir sa bonne philosophie.


Je vais aller me coller contre un arbre, respirer sa force, me sentir vivante, respirante et puis je reviendrai me reposer, ma principale activité pour l’instant.

La chimio fut rude à passer mais maintenant mon corps est tranquille, je fais très attention à ce que je mange pour que mes intestins ne me « brûlent » pas trop.

La fatigue reste très grande… est-ce la conséquence de la chimio, du cancer qui se bagarre, des émotions qui traversent en grand nombre mon corps et mon âme ? Je ne sais.


Cela est… et je respecte mon corps tout en le stimulant de temps en temps par une balade, recevoir une toute petite visite d’une amie, d’un ami, un sourire, un passage dans vos mails, un regard intérieur sur toutes vos bougies allumées pour me soutenir, nous soutenir tous les malades qui s’appuient tant et tant sur la vie de bonne santé, une prière.


Soyez en mille fois remerciés.

Si vous avez envie que je vous parle d’un sujet en particulier, si vous avez une question, n’hésitez pas à me le communiquer !

Cécile


PS : pour ceux qui ont vite lu la chronique ci-dessous et qui croient que je suis tombée sachez que ce ne fut pas le cas : ouf !

Je vous y raconte une sorte de rêve éveillé et comme vous le savez, même sans bouger, votre rêve peut vous embarquer dans des images incroyables mouvementées ou calmes !



10 février 2016


Hier, mardi, démarrage de chimio, mes 2 derniers enfants (18 et 22 ans) m’accompagnent.

J’y arrive très fatiguée et non plus épuisée car voilà 5 jours que je me repose presque 22h/24h sous la couette.

Même mes repas je les prends dans ma chambre.

Ce repos fut salutaire, j’arrive en chimio en meilleure énergie et assez bonne alliance et… heureusement !


Le produit fait rapidement son effet et pourtant, oh surprise, au bout d’une heure, tout mon corps se cabre, monte en tensions, spasmes et plonge.

Mes enfants restent très philosophes : « ça prouve qu’il agit » disent-ils.

Peut-être, mais la reprise est rude. Je garde confiance, j’ai souvenir qu’après quelques chimios, le corps prend un rythme de croisière moins dur.


En fin d'après-midi, je commence déjà à remonter du gouffre, ouf.

La nuit, aidée d’un petit cachet afin d’éviter les effets excitants de la chimio, je dors par intermittence, mais je dors.


Et ce matin, dans mon lit, petits dialogues intérieurs et surtout « travail » d’"inspir-expir", sorte d’état méditatif, rêveries… je laisse venir et m’arrive une « pépite » que j'aimerais vous partager :


Une présence que je ressens, et que j’ai instantanément envie d’appeler « le Seigneur », vient vers moi calmement et incroyable : Il tire d’un coup sec sur le tapis que j’ai sous les pieds !!!


(toujours dans mon rêve...)


Je tombe durement : patatras, aie, boum, ouille… je me fais très mal à la hanche, aux vertèbres… je cries, je hurle, je suis très en colère, je pleure…


« Seigneur pourquoi fais-tu cela ? J’ai mal, très mal ! ».


Je l’entends me répondre : « parce que je veux te prendre ta joie ».

« Mais Seigneur, tu veux prendre ma joie !? Mais pourquoi veux-tu ma joie ? » Dis-je dans un ton un peu désespéré et complètement effrayée.


Et là s’écrit devant mes yeux un mot que je suppose en hébreu car je ne sais pas le lire et j’entends en même temps : « parce que je veux te donner La Mienne ».


Etrange…



8 février


Demain 9h30, à la clinique, recommencera à couler en moi le produit de chimio.

Un travail efficace est fortement attendu puisque non seulement le foie et le pancréas vont le capter mais mainteant, l'os de la hanche (à minima) aussi :-(


Voilà plusieurs jours que je commence à m'y préparer psychiquement, psychologiquement, énergétiquement etc...

Au départ, tout mon corps refusait cette chimio, je préférais mourir. Capitulation.

Je sentais, avant même d'y être, les nausées, la fatigue, le ras le bol.

Et en même temps j'entendais l'amour et le soutien circuler autour de moi et... petit miracle, grand miracle, l'envie de vie est revenue.


Alors, comme je sais combien il est délétère d'aller dans ce type de soin avec une énergie négative, j'ai repris mon bâton de pélerin et pas à pas je me suis mise en alliance avec le traitement.

Comment ? un peu long à expliquer ce soir.

Mais je respire, inspire, expire, dans toutes les phases du refus à l'alliance.

Je puise dans l'amour que je reçois pour avoir l'énergie de ce chemin.

Ce soir je suis presque en paix pour "y" aller. J'ai encore la nuit pour cheminer.

Je t'embrasse ami(e) lecteur, béni sois tu.



5 février 2016


La lessiveuse comme le grand huit ne se sont pas arrêtés.

Ils ont même acceléré leur rythme.

Le TEP scan montre du cancer sur l'os de la hanche gauche.


Je n'irai donc pas manger des crêpes en Bretagne, à Rennes, pendant mon séjour à l'hôpital pour le traitement par radiothérapie...

Dommage j'adore les crêpes !

Mais probablement qu'il y aura une reprise de chimio la semaine prochaine.

La radiothérapie ne soignant que le foie, ce serait dangeureux de laisser du temps au cancer pour continuer à se répandre.

La chimio, elle, traite tout le corps.


Je suis épuisée, moral en berne mais bonne élève, je me laisse faire.

Si au début de la maladie j'ai tenu car je voulais tenir mes petits enfants dans les bras, cette fois je tente de m'accrocher car je trouve mes enfants encore fort jeunes pour les abandonner. Ils sont merveilleux, j'espère qu'ils le savent.


Et Dieu dans tout cela ? Une partie de moi est en colère contre lui, je le trouve fort gourmand. 2 de mes frères sont déjà morts plutôt jeunes, avec moi au ciel, les autres vont sentir le vide s'agrandir. Je n'ai pas envie de cela pour eux.

Une autre partie de moi se dit que Dieu n'a rien à voir dans tout cela et que surtout nous, les êtres humains, sommes très "petits" pour comprendre le sens de l'univers et de sa vie humaine, animale, végétale, minérale etc..


Bref... une grande partie de moi est en Paix. Triste, fatiguée mais en paix.

Ma vie se racontera.

La vôtre aussi.


Reçois toute ma tendresse et , sois en assuré(e), je reçois tes "ondes" positives (comme me le dit, avec une si grande douceur, un de mes gendres). Elles me sont indispensables.

SI VOUS INDIQUEZ VOTRE NOM, IL SERA PUBLIE ! Vous pouvez indiquer uniquement votre prénom et mail

(Pour les commentaires écrits avant décembre 2015: les dates d'origine n'ont pas pu être reportées)

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