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  • Cécile

Cécile en octobre 2015 #43


Ma fille, au détour d’une conversation, me dit : « Maman… J’espère que tu seras là pour connaître mes enfants…»

Avez-vous déjà entendu votre enfant chéri vous interpeller sur un tel sujet ?

Soyons clair,, les yeux s’embrument instantanément. Vous vous en doutez, j’ai mal et je mesure, une fois encore, combien la vie est précieuse. J’accuse le coup et lui réponds : « et j’espère bien être là, aussi, pour ceux de ton petit frère ! ».


C’est rude de vivre avec « cancer ».

Après 10 cures de ce nouveau protocole, je fatigue et mon sang se met en grève. Les globules blancs s’évaporent. J’en suis presque à les remercier car cela me permet un peu de répit légitime.


Suite à cette parole de ma fille, j’ai plusieurs fois pleuré sur moi-même. Quelle est cette vie, depuis 4 ans, qui m’amène à entendre une telle réflexion ?

Une vie d’insécurité, de peurs, de douleurs, de coups de poignard dans le dos, de coups de freins dans nos projets ? Une vie offerte à nos enfants de « grincement de dents », de désordre, de sable mouvant ?


Oui, c’est tout cela et en même temps…


C’est aussi une vie de vérité, de partage, d’instants précieux, d’expression d’amour, de conscience de nos fragilités. Je suis très fière de ma fille, elle ose me dire ce qu’elle a sur le cœur, en vérité, en amour.

Finalement ne disait-elle pas surtout « maman je t’aime, j’ai besoin de toi » ?

Probablement que toutes les mamans aimeraient entendre leurs enfants chuchoter clairement leur amour et pourtant, c’est rare et bien dommage. La tendresse ne prend pas toujours le risque de dire, de s’exprimer simplement.


Quelqu’un m’a dit : « demande à ta fille d’éviter ce genre de remarque… » Non, je ne le ferai pas car j’aime que mes enfants osent me partager leurs états d’âme, leur vie.

Je ne serai peut être pas là, avec eux physiquement, aussi longtemps que je le souhaiterais, mais faisons de ce temps un temps de qualité.

Qu’au jour de mon départ, demain ou dans 10 ans, on puisse se dire, même dans les larmes : « merci, notre vie ensemble fut intense ».


J’aimerais aussi pouvoir dire cela à mes toutes proches amies, à toi lecteur.


Vivre encore 10h ou 10 ans ? Globules en hausse, globules en baisse. Cancer en progression , cancer en régression. Comme vous l’exprime la petite histoire qui suit, la vie est faite de « peut-être » et c’est tant mieux.

Je vais tenter de ne pas l’oublier.




Il y a bien longtemps, un fermier élevait des chevaux dans un ranch aux Etats-Unis. Un jour, son plus bel étalon s’enfuit. Son voisin s’exclama « Quelle malchance, quelle malchance... » Le fermier haussa les épaules et répondit « Chance ? Malchance ? Qui sait... »


Quelques jours plus tard, l'étalon revint accompagné d’une superbe pouliche. Le voisin s’exclama « Quelle chance, quelle chance... » Le fermier haussa les épaules et répondit « Chance ? Malchance ? Qui sait... »


En essayant de dresser la pouliche, le fils du fermier se cassa une jambe. Le voisin s’exclama «Quelle malchance, quelle malchance... » Le fermier haussa les épaules et répondit « Chance ? Malchance ? Qui sait...»


Quelques jours plus tard, un général passa dans la région pour recruter des hommes valides pour une guerre impopulaire. Le fils fût exempté du fait de sa jambe cassée...

Chance ? Malchance ?



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(Pour les commentaires écrits avant décembre 2015: les dates d'origine n'ont pas pu être reportées)

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