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  • Cécile

Cécile en octobre 2013 #22

Oups, il me semble que j’ai un peu de retard pour ce rendez-vous, que j’aime tant, avec vous. Ne vous inquiétez pas, je vais ni mieux ni plus mal. Cependant, après la cure de septembre celle d'octobre a eu du mal à démarrer. Mon « usine » à fabrication de globules blancs avait perdu le mode d’emploi.

Mais où le génie de mon corps humain a-t-il, cette fois, bloqué ?

J’ai d’abord posé la question à mon oncologue qui n’a pas eu d’autres réponses à m’offrir que le « votre façon de réagir à la chimio est surprenante… cependant même avec des valeurs sanguines basses, démarrons la et surveillons ». La confiance qu’elle a eu dans mes ressources m’a fait le plus grand bien.

Ensuite j’ai rejoint mon groupe Joie (descriptif de ce groupe dans la partie psychologies pluriel) et ensemble nous nous sommes interrogées : « lesquels des 7 règnes : minéral, végétal, animal, humain, spirituel, antimatière, chaos, ont besoin d’être réveillés? »

Lors de cette rencontre nous avons stimulé et « rendu grâce » pour mon règne animal, celui dont l’instinct de vie est si puissant et aussi le règne du Chaos, celui qui a permis la création du monde. Nous avons œuvré pour la médecine de la santé.

En plus de l’aide indispensable de la médecine classique, nous avons cherché à activer le formidable guérisseur que nous avons tous à l’intérieur de nous. Le corps humain n’est pas fait pour être malade !

Chaque jour devient miracle de vie et force est de constater que je vais bien malgré tout. Hasard ou pas, les globules sont revenus.

Un cancer nous oblige à chercher régulièrement de nouvelles ressources : physique, médicale, psychologique, affective, relationnelle, spirituelle… car nous sommes tous en évolution permanente et les besoins de notre être se modifient en même temps que nous. Si cette évolution se bloque, le cancer (ou une autre maladie) a alors plus d’espace pour se développer à nouveau.

Ceci dit, même si évoluer est très réjouissant, parfois c’est éprouvant pour le corps comme pour l’âme. De temps en temps, la nuit revient et je perds confiance.

Il nous est arrivé à tous, très probablement, de nous dire "quand je serai mort(e), ce sera plus simple" ... L’Au-Delà nous attire.

Pas facile à avouer comme abandon ! Je n’osais pas vous partager que j'étais si triste de ma vie de « cancéreuse », habitée d’une sorte de "à quoi bon" ? Tout ce chemin pour aller où ? Vers une vie de traitement ?

Heureusement je sentais aussi que cette nuit de l'âme est une étape du chemin. C'est un peu comme quand vous projetez de monter en haut de l'Himalaya tout en décidant que vous ne passerez pas l'étape entre les 6000m et les 7000m. Cela n'a pas de sens. Et si vous démarrez l'ascension en pensant échapper à vos capacités d'humain et devenir un oiseau, vous resterez bloqué à 6000, et jamais vous ne verrez le sommet.

J’ai compris que regarder ma finitude en face n’est pas morbide, au contraire. Attention, regarder sa mort ne laisse pas indemne. Il est préférable, au début, de ne pas y plonger seul. En effet si comme moi votre maladie est grave, ne prenez pas le risque d’augmenter vos angoisses.

Oser regarder sa finitude avec délicatesse ouvre l'envie de se nettoyer de ses souffrances, comme de celles que l'on a avec les autres.


« Ce jour m'est offert ».

Cette petite phrase trotte dans ma tête depuis qu'une étoile est apparue dans ma nuit d'octobre, en route vers la Toussaint, vers l'automne et ses multiples couleurs!

Oui, ce jour m'est offert...

Et si j’ai le sourire, je rends Grâce.

Merci de m’avoir lu, recevez toute ma tendresse,

Cécile

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