Medjugorje, Septembre 2013

Oser la demande du sacrément des malades ?...
A vingt ans, trente ou quarante ans, peut-on imaginer que l’on demandera le sacrement des malades à 53 ans ?
Non et heureusement car la vie est instant et non pronostic tel que : « un jour je serai malade au point de… »
Et pourtant, la semaine dernière, lors de mon voyage sur cette terre de Medjugorje qui respire la paix, j’ai demandé et reçu le sacrement des malades.
J’ai envie de vous raconter ce chemin. Chemin ?
Oui, car ce qui se vit en moi n’a pas eu lieu uniquement au moment de la bénédiction du prêtre. Il y a eu l’avant, le moment et l’après.
L’avant :
Répondre à la question : Comme me le suggèrent certains, vais-je demander le sacrement des malades ?
Vous le savez sans doute, c’est une « sacrée » question car elle apporte avec elle d’autres interrogations :
Y ai-je droit ? Suis-je assez malade ? (J’espère que non !)
Ce doit être grave si je dois aller jusqu’à demander à Dieu la force de vivre cette maladie ! (oh la la j’ai peur !)
Suis-je suffisamment humble pour demander au « big boss » de prendre soin de la petite personne que je suis ?
Ne devrais je pas arriver à vivre mon parcours toute seule ou au moins avec mes amis nombreux qui prient si bien ?
Et il faut se confesser… heu… confesser quoi et comment ? Suis-je une méchante fille ?
Est-ce ma faute ce cancer? Est-ce ma faute s’il ne guérit pas ?
Le prête va-t-il être suffisamment «inspiré» pour faire de cet instant un moment magique ? Divin ? Miraculeux ?
Etc. …
Le sacrement :
Seigneur, que ta volonté soit faite… (soit fête) que ce soit sur Terre comme au Ciel.
« Nous sommes rassemblés en Ton nom, Seigneur, écoute notre prière. Regarde avec bonté Cécile… avec qui nous Te prions aujourd'hui, et accorde-lui la force dans l'épreuve. Donne à tous ceux qui souffrent le soutien dont ils ont besoin. Etc. … »
J’ai plongé dans une partie de ma pauvreté humaine devant les 7 personnes qui m’entouraient. J’ai reconnu que je suis pauvre sur ce parcours santé, que je m’en remets à la Grâce de Dieu et au soutien de mes « frères et sœurs humains » Amen.
S’en remettre ne veut pas dire : ne pas utiliser les moyens médicaux. S’en remettre, pour moi, c’est accueillir d’autres possibles. Ouvrir en soi d’autres canaux de réceptivité inconnus jusqu’alors, comme aller dans un autre pays et découvrir des saveurs, des animaux, des lumières dont on ne soupçonnait pas l’existence.
M’en remettre au Souffle Divin à ce point, c’est ouvrir un possible que je connais si peu et qui m’inquiétait.
Juste à la fin de la cérémonie, je n’ai pas ressenti une force particulière, ni ne me suis sentie entourée d’amour comme d’autres m’ont dit l’avoir éprouvé. J’ai surtout vécu cette paix qui vient à nous quand on arrive à être dans une présence vivante et « abandonnée ».
L’Après…
Si ce ne fut pas miraculeux dans l’instant, je sens le labour de ma terre intérieure. M’abandonner n’est pas ma première qualité ! J’ai la carapace, la peau, très dure. Il en faut du temps et de la lumière pour me faire fondre !
Voilà pourquoi j’ai envie d’écrire que ce sacrement des malades est un chemin puisque chaque étape est importante. Depuis je revis, en moi, de temps en temps, le moment de ce sacrement. Y repenser me donne le sourire. Je vois aussi tous mes amis autour de moi, appelant vers moi la Grâce Divine, l’énergie de guérison, et je me dis que j’ai beaucoup de chance sur ce parcours santé.
Les jours passent et une tranquillité s’installe en moi. C’est délicieux et, oserais-je dire, miraculeux ! En effet, je me sens si tranquille que je m’étonne moi-même. J’accepte peut être davantage le « un pas à la fois ».
Même si je vous écris de mon lit car c’est là que je digère au mieux les « cachets lourds », je me sens « debout » pour vivre cette nouvelle étape de vie et j’ai de la joie au cœur malgré les nausées. Et quand je sors de ma chambre vers 16h, je pars marcher et respirer la nature. C’est bon.
Je ne cherche pas à savoir combien de temps durera ce sentiment, pour l’instant il est là et c’est merveilleux.
Cécile.